je vous livre un texte qu'Aymeric a écrit dans le cadre d'un travail en français après l'étude d'autobiographies.
le sujet était : " invention " : le regard qu'on a porté sur vous un jour, vous a conduit à vous interroger sur vous-même.
vous écrivez le passage de votre autobiographie qui correspond au récit de cet évènement et à vos réflexions.
Je marche, en regardant droit devant moi, pourtant les personnes croisées se détournent d'une façon ou d'une autre. Soit en regardant d'une façon étrange, soit en jetant un regard rapide mais intrigué et curieux.
Cependant je n'ai pas grand chose de différent : deux bras, deux jambes, un visage avec un nez, deux yeux et une bouche.
Alors pourquoi ? Pourquoi tous ces gens se retournent, interloqués?
Mes cheveux ? Où plutôt l'absence de cheveux ? Non, on en croise beaucoup, les hommes avec une calvitie naissante ou même les crânes rasés, assez en vogue depuis 1998 grâce au gardien de l'équipe de France de football ou d'autres célébrités . Alors quoi ?
Mes yeux ? Fatigués et cernés. Mais, après tout , les ouvriers usés par des gestes pénibles et répétitifs ou encore ces hommes et ces femmes qui enchaînent un rythme de travail infernal de dix heures par jour et ne dorment plus, tellement le stress les accable, sont autant voire plus fatigués et marqués que moi.
Ma démarche ? Pas très sûre après plusieurs semaines allongées. Pourquoi pas ? ça surprend, une démarche aussi instable pour un adolescent. Mais ça ne se voit pas, en tout cas pas assez pour le repérer au premier coup d'oeil et provoquer une réaction chez autant de personnes à la fois.
Mon poids alors ? Il est vrai que je n'ai pas un poids normal pour un adolescent, mais avec des vêtements amples, les kilos en moins ne se voient pas. Il faut bien regarder pour remarquer que le pantalon tient grâce à une ceinture bien serrée et que les hauts soient beaucoup trop grands pour moi.
Alors, il ne me reste plus qu'un seul critère : la pâleur. Une pâleur qui ne laisse pas d'ambiguïté et qui suffit pour qu'une étiquette soit posée. Une pâleur maladive qui laisse entendre sans pour autant montrer la réalité. Une pâleur qui fait se retourner les personnes avec un regard de compassion, d'incompréhension, de questionnement. Peut-être vont-ils, pendant cinq minutes, tergiversé sur le monde moderne pour tout oublier ensuite.
Une pâleur qui explique tout. Une pâleur qui décrit tout. Et pourtant.....Je suis chauve. Je suis pâle. Je suis malade.
les mots, ses mots m'ont touchés car c'est la première fois que notre champion s'exprime aussi clairement sur sa maladie......j'ai reçu une
grande claque .......je pense ne pas être la seule......